Pandémonium

Comme ailleurs, une pluie bénie s'était déchainée sur le village oriental, meurtrissant les malheureux corrompus qui s'étaient hasardé dehors cette soirée.

Leurs agonies s'achevaient dans une boue de terre absoute. Au lendemain, on compta le squelette animant d'ordinaire la place ou la cave, parmi les survivant.

Il n'avait pas montré l'éclat de son crâne de toute la nuit. On se doutait qu'il avait du trouver refuge, mais dans quelle taverne ? Il n'était pas à la cave.

Toujours est il que ce matin là, au lendemain des évènements. Il nettoyait des rues, parés de gros sabots rembourrés pour pautager dans le sol encore trempé. Armé d'un crochet, il trainait les cadavres à l'extérieurs des portes de la ville. Il prenait égard, quand même, à les séparer selon leur race.

Dans le même temps, il assurait les familles des défunts, et les curieux, de ses intentions;

Pierre arriva en Orientale en fin de journée, il trouva les corps de ceux qui avaient péris dans la nuit. Fidèle aux coutumes il prit un instant pour chaque mort afin de partager l'ultime verre d'alcool.

Otant légèrement son masque à chaque fois pour boire une gorgée et en verser une au sol, proche de la tête de chaque défunts. S'attardant pour trois d'entre eux.

Il se proposa aux familles pour une prière, un réconfort. Tous rejoindraient les abysses de la déesse.

Il parti en direction du monument aux morts, laissant les familles se recueillir.

Il aura pu sembler à chacun que sa souffrance était réelle et pas seulement celle de son cœur.